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Gymnaste à vie
23 novembre 2014

Ma déscolarisation

Les entraînements me lassaient et j'étais vraiment exténuée. Avec le temps, j'avais réussi à me faire pardonner de Lena qui ne m'en voulait plus d'avoir gaché son anniversaire et nous étions toutes deux impatientes de changer de classe.

Alors que ma rentrée en 6ème approchait, ma mère m'annonça la plus grande - et la plus terrible - nouvelle de toute ma vie : je n'irai pas au collège. Jamais. J'allais devoir suivre des cours à domicile pendant que ma mère, mon entraineur et mon coach m'entraineraient des journées entières. Ce jour là je fis une croix définitive sur l'espoir d'être, un jour, une enfant normale avec des copines, des professeurs et des devoirs... Car oui, c'était mon rêve : je rêvais d'être comme tout le monde. Tandis que je faisais une croix sur ce futur qui n'existerait jamais, je me promis aussi de retenir chaque larme et chaque cri car, autrement, j'aurais été intarissable.

Les heures d'entrainements étaient sans fin. J'étais fatiguée, essouflée et pourtant je continuais... Les portés étaient ce qu'il y avait de plus dur : il suffisait d'un instant d'inattention pour mal m'élancer, mal retomber et me casser quelque chose. J'avais des dizaines d'entorses et de foulûres mal soignées, chaque mouvement me faisait souffrir le martyr.

Je rageais en silence tandis que mes parents mangeaient, respiraient, vivaient Jeux Olympiques à ma place.

 

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