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Gymnaste à vie

1 décembre 2014

Les livres qui m'ont aidé

bibliotheque

Après avoir lu la biographie de Laure Manaudou, j'ai découvert l'interview qu'elle avait accordé au magazine "Questions de Femmes" : 

laure manaudou

Dans votre livre, vous expliquez ne jamais avoir aimé la natation. Expliquez-nous.

Effectivement, je crois n'avaoir jamais vraiment aimé ce sport. Même enfant, je ne me souviens pas avoir eu une passion débrodante pour la natation. La seule chose que je voulais, c'est prouver que j'étais la meilleure : dès que je plongeais, je ne pensais qu'à ganger. Et dès que je gagnais une compétition, j'oubliais la lassitude et l'horreur que j'avais parfois à effectuer des heures d'entrainement, à me lever à six heures du matin...

Qu'est-ce qui vous a semblé le plus difficile durant ces années-là ?

Je pense que le plus difficile a été de partir de chez moi à 14 ans, d'atterir à Melun, où je ne connaissais personne, où j'étais loin de ma famille. Il n'y avait personne pour me protéger. Je pensais que ce que je vivais été normal, je ne me suis rendue compte que bien plus tard que ça n'était pas le quotidien des enfants de mon âge. Aujourd'hui, en famille et avec mes copines, je rattrape le temps perdu.

Avez-vous souffert que la presse évoque, à votre, sujet, des sujets sulfureux (vos amours, photos de nues...etc.) ?

A l'époque ça n'a pas été simple, puisque j'étais très jeune : je n'étais pas guidée, je ne savais pas quoi dire aux journalistes. Aujourd'hui, je me sens plus forte, ça a permis à mon petit frère de ne pas faire les mêmes erreurs que moi.

Afin de me rassurer sur le fait que je n'étais pas la seule à avoir été malheureuse dans mon enfance à cause du sport, j'ai cherché les différents journaux et magazines qui parlaient de témoignages. Un m'a particulièrement ému et touché : celui d'Isabelle Demongeot.

L'Observateur a publié, il y quelques temps, le témoignage de la jeune joueuse de tennis.

service volé

Au début de 1990, Isabelle de Demongeot trouve la force de dire les quatre vérités : son entraineur, Régis de Camaret, l'aurait violé et agressé à plusieurs reprises, durant une dizaine d'années. Cependant, alors qu'elle porte plainte, il y a prescription. La joueuse enrage. Surtout, qu'elle n'est pas la seule  à être dans ce cas... 

 

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24 novembre 2014

La fin c'est aussi un début

Les Jeux Olympiques se rapprochaient, mes parents avaient donc pris quelques mesures afin d'être logés non-loin du futur emplacement des Jeux. J'ai commencé quelques échauffements dans le gymnase mis à notre disposition et puis un jour, peu avant les Jeux, j'ai dit STOP. Je vous raconte !

J'ai toujours eu un deal avec mes parents : je me qualifie pour les Jeux Olympiques et ensuite je suis mon libre-arbitre, soit j'ai le droit d'arrêter. Mais je ne venais de réaliser que maintenant que j'étais prise au piège : en arrêtant si tôt ma scolarisation, j'avais fermé la portes aux études, je ne savais rien faire d'autre que de la gymnastique...

- Chérie, me disait ma mère dans le gymnase, vient ce soir, il y a une réception à l'hôtel tu pourras taper dans l'oeil des sponsors.

- Pourquoi faire ? Je suis déjà qualifiée.

- Pourquoi ? Quelle question, tu ne comptes quand même pas t'arrêter maintenant, alors que tu t'approches à peine de ton but ! Tu veux être une championne, oui ou non ?

- Mais maman, regardes où on est, je suis déjà une championne, j'ai déjà atteinds mon but. C'est fini tout ça, dès que j'en ai finis avec les Jeux, j'arrête.

Et là, colère noire.

- Quoi ?! Qu'est-ce que tu dis ? T'arrêter, maintenant ? Enfin, tu n'y songes pas ! Allons, ne dis pas de sottises, je te retrouve à la réception...

Elle tente de partir.

- Non, attends ! Ecoute-moi un peu : j'en peux plus de tout ça, j'en veux plus. Je n'en ai jamais voulu. Je veux arrêter !

- Arrêter ? Non, je ne te laisserai pas faire tu n'as pas le droit de tout arrêter maintenant, à cause du trac.

- Maman, je n'ai pas le trac, j'y ai mûrement réfléchis. J'arrête.

- Alors ça, non, ma chérie ! Je ne te laisserai pas tout gâcher, je ne te laisserai pas gâcher tout notre investissement, à ton père et moi. Nous en avons rêvé tout les deux d'être ici, mais toi, tu as réussi. Tu ne peux pas arrêter maintenant !

- Tu ne pourras pas me raisonner. D'ailleurs, je m'en vais maintenant. C'est fini !

Je ramasse mes affaires, ma bouteille d'eau et je lui tourne le dos.

- Au revoir, maman.

Elle me rattrappe par le bras, me le serre fort à me l'arracher.

- Non, tu ne peux pas renoncer à ton rêve, petite !

- Au mien, non, mais je renonce au tien.

Sur ce, je suis partie.

Cela fera bien un an, que je ne leur ai pas parlé, à elle et à mon père. Je leur en veux de m'avoir poussé à bout, de m'avoir empêché d'être une enfant, une adolescente. Ils ont tout gâché, moi non, j'ai tout réparé. J'ai remis les choses à leur place, là où elles auraient dû restées avant que je m'inscrive à un club de gymnastique.

Depuis quelques temps, je suis une thérapie. Je vois un psy qui m'aide. J'ai vu que l'auto-biographie de Laure Manaudou était sortie, je l'ai acheté. Je me suis un peu reconnue en elle, j'ai retrouvé le même dégoût que le mien pour le sport et la même difficulté à trouver sa place quand on ne l'a jamais eu.

Mon médecin pense que, finalement, je pourrais peut-être avoir une famille et des enfants si je fais ce qu'il faut. Cependant, mon corps ne sera jamais capable de donner la vie de manière naturelle, une césarienne me sera indispensable. 

Pour le moment, je tremble encore lorsque j'écris le mot gymnastique, mais je constate une amélioration et peut-être, qu'un jour, j'accepterai de me remettre au sport. Mais à un rythme humain, et éloigné de toutes compétitons.

Pour finir, je me suis découvert, il y a peu, un talent pour les citations, en voici une :

*Quand on y pense, la fin n'est rien d'autre que le début d'autre chose*

 

 

23 novembre 2014

Les Jeux Olympiques

Enfin.

Mes efforts allaient être récompensés car après plusieurs qualifications, je fus choisie pour représenter la France aux Jeux Olympiques. Je pensais que ça me libérerais de mon mal-être, que ça serait l'aboutissement de toutes ces années, de toutes ces peines, de tout mon malheur. Je pensais, qu'après, je pourrais enfin vivre.

Mais avant tout, je devais passer une batterie de tests médicaux qui décideraient pour moi si j'étais apte ou non à devenir une championne. Différentes cliniques m'accueillirent et dans l'une d'elles je fis LA rencontre qui change une vie entière, qui provoque LE déclic qui nous sauve...

Ce déclic je le dois au médecin du sport qui m'a fait passer les tests. Je vous raconte l'entrevue et les mots qui ont changé ma vie :

"Je vous en prie, Mademoiselle, asseyez-vous. Alors, comme ça, vous vous préparez à participer aux Jeux Olympiques de cette année ?

Je fais une signe positif de la tête.

- C'est remarquable, poursuit-il, cependant, puis-je parler honnêtement avec vous, et vous confier quelques unes de mes inquiétudes ?

Je tente de ne pas paniquer : inquiétudes, a-t-il dit ?

- C'est au sujet de votre morphologie... Cela fait maintenant plus de vingt ans que je pratique la médecine sportive et donc que je rencontre des sportifs de haut niveau, tels que vous, et j'ai souvent remarqué la même chose.

- Je vous écoute, qu'avez-vous remarqué ?

- Eh bien, il semblerait que votre croissance est été arrêtée avant même qu'elle ne commence, votre morphologie est celle que l'on rencontre au stade de l'enfance et non celle qui correspond à l'âge adulte. Vous n'avez ni une poitrine, ni des hanches développées. Vous comprenez bien que, pour femme, dont la nature est de donner la vie, vous n'êtes pas... conforme.

- J'ai du mal à saisir, docteur.

- Ce que j'essaie de vous faire comprendre, mademoiselle, c'est que je ne suis pas sûre que vous soyez une jour en mesure d'avoir un enfant. Votre corps ne s'est pas suffisamment développé pour que je vous promette que vous serez en mesure de porter un enfant le jour où vous le souhaiterez...

- Comment... Comment cela est-il possible ?

Je me calme.

- Que puis-je faire, docteur ?

- Déjà, je pense que vous devriez commencer par récupérer quelques kilos. Puis, peut-être, après les épreuves des Jeux, nous pourrons songer ensemble à arrêter le sport quelques temps, et aviser...

Arrêter le sport ? Je n'y croyais pas, j'étais trop ravie. Je lui ai serré la main en lui disant mille fois merci pour son analyse et en lui promettant de revenir afin d'envisager les propositions qui s'offrent à moi...

Le sport m'avait véritablement détruit. Et s'il devait m'empêcher de devenir mère, alors je ne le supporterai pas.

Il était grand temps de prendre certaines mersures...

JO

 

 

23 novembre 2014

Le mot exact est HUMILIEE

Humiliée                            

C'est parfaitement cela, j'ai passé une enfance et une adolescence sans cesse humiliée.

Mes parents, mes entraineurs, mes camarades d'entrainements, mes adversaires n'avaient d'autre loisir que de m'humilier chaque jour. Je ne m'entrainais pas assez, je dormais trop longtemps la nuit, je mangeais beaucoup trop, je n'étais pas assez mince (moi, pas assez mince ? vous voulez dire pas assez maigre ? Depuis le jour où j'avais commencé la gymnastique, je n'avais pesé que du muscle), je ne m'élançais pas assez haut, je ne sautais pas assez loin, je n'enchainais pas assez vite...

Les garçons avec les lesquels (ou plutôt contre lesquels) je m'entrainais m'espionnaient sous la douche, volaient mes vêtements, remplissaient mon casier de toutes sortes d'insectes. C'était un véritable cauchemard.

Je n'avais plus que des envies de suicide. Le sport me détruisait.

23 novembre 2014

Ma déscolarisation

Les entraînements me lassaient et j'étais vraiment exténuée. Avec le temps, j'avais réussi à me faire pardonner de Lena qui ne m'en voulait plus d'avoir gaché son anniversaire et nous étions toutes deux impatientes de changer de classe.

Alors que ma rentrée en 6ème approchait, ma mère m'annonça la plus grande - et la plus terrible - nouvelle de toute ma vie : je n'irai pas au collège. Jamais. J'allais devoir suivre des cours à domicile pendant que ma mère, mon entraineur et mon coach m'entraineraient des journées entières. Ce jour là je fis une croix définitive sur l'espoir d'être, un jour, une enfant normale avec des copines, des professeurs et des devoirs... Car oui, c'était mon rêve : je rêvais d'être comme tout le monde. Tandis que je faisais une croix sur ce futur qui n'existerait jamais, je me promis aussi de retenir chaque larme et chaque cri car, autrement, j'aurais été intarissable.

Les heures d'entrainements étaient sans fin. J'étais fatiguée, essouflée et pourtant je continuais... Les portés étaient ce qu'il y avait de plus dur : il suffisait d'un instant d'inattention pour mal m'élancer, mal retomber et me casser quelque chose. J'avais des dizaines d'entorses et de foulûres mal soignées, chaque mouvement me faisait souffrir le martyr.

Je rageais en silence tandis que mes parents mangeaient, respiraient, vivaient Jeux Olympiques à ma place.

 

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23 novembre 2014

Une terrible humiliation

Un jour, Lena (une de mes meilleures amies) me donne une invitation.Elle fêtait son anniversaire le samedi alors que j'avais entrainement de dance... Toutes mes amies allaient y être . Il fallait que j'y sois. Alors j'ai demandé à mes parents si, pour une fois, je pouvais reporter mon cours de dance. Ils ont refusé: bien sûr, ils avaient raison, ça n'étais pas bon pour mon avenir, car si je commençais maintenant à reporter mes entrainements, alors jamais je n'atteindrai les étoiles (comprendre les Jeux Olympiques). Cependant, j'étais petite et je n'avais pas voulu écouter : j'avais donc fait le mur. Seulement, mon escapade ne passa pas inaperçue et mes parents vinrent m'arracher à la fête. Ce fut terrible, je pleurais, je hurlais que je voulais rester au moins jusqu'à ce que mon amie ouvre ses cadeaux... mais non, j'avais beau m'aggriper aux pieds de la table, de suplier du regard la mère de mon amie de me laisser rester, rien n'y fit. Mes parents m'emmenèrent et me forcèrent à vomir dans la baignoire les "cochonneries" que j'avais avaler. Si vous voulez tout savoir, ce qui me reste de cet horrible souvenir, c'est la colère de mes parents, mon immense peine et le répugnant goût des vomissements.

Lena ne me parla plus et mes parents me forcèrent à ne plus penser à autre chose qu'à la gymnastique.

" Tu sais ce que tu veux, oui ou non? Qu'est-ce que tu veux: devenir obèse à force de te goinfrer de bonbons ou devenir une étoile des podiums?

Cette phrase fut la seule que j'entendis pendant des semaines.

Je leur répondais en sanglots que je voulais devenir une gymnaste, que plus jamais je ne referai le mur, mais je mentais : je ne voulais plus être gymnaste, je voulais retrouver mes amies, c'est tout ce qui m'importait. Et surtout, je voulais tout oublier du monde du sport, des entrainements pénibles jusqu'à l'insupportable. Je voulais que mes parents me laissent redevenir une enfant, mais pour ça j'avais besoin d'un miracle...

 

 

 

 

3 novembre 2014

Le début de la fin

Je ne passais pas moins de 6 heures par semaine à mon club de dance, pas moins de 8 heures à la piscine municipale à enchainer les longueurs, et tout le reste de mon temps libre au gymnase à tenter de me qualifier pour toutes sortes de championats. Bien sûr, je passais moins de temps à l'école, avec mes amies, je m'assoupissais de plus en plus souvent sur mes devoirs, j'avais de plus en plus de mal à me lever le matin. Je m'en souviens bien : j'étais crevée. Puis un jour, mon père a engagé un ami pour me servir d'entraineur : je me levais donc 3 heures plus tôt, afin de m'entrainer deux heures avant d'aller à l'école. C'était dur, mais mes parents m'assuraient que c'était ce qu'il y avait de mieux pour moi. Et je les croyais.

3 novembre 2014

Mes débuts dans le monde de la gymnastique

Très jeune, vers trois ans, je me suis inscrite dans un club, pour participer à ce qu'on apelle "l'éveil", qui est une manière comme une autre de faire entrer l'enfant dans le monde sportif. J'ai tout de suite adorée la gymnastique, la GRS, les barres, les portés et j'ai demandé à changer de niveau. Je suis passée au stade de compétitions. Je me suis entrainée 2 fois plus, puis 3 fois plus... Mes parents m'ont alors inscrite dans un club de danse (pour travailler la souplesse, disaient-ils) et dans un club de natation (pour développer mes poumons, et m'entrainer à l'endurance). J'ai accepté, et puis ils étaient si fiers quand ils venaient assister aux entrainements... Et j'étais si fière qu'ils soient fiers de moi.

petite fille

3 novembre 2014

Présentation

Je m'appelle Hua, j'ai 16 ans et je ne vis que pour la gymnastique, et ce depuis ma naissance. Très jeune, j'ai déménagé à Clermont-Ferrand, la capitale de la gymnastique française. Mais, tout compte fait, je ne crois pas que ce soir véritablement moi qui vive pour la gymnastique, mais plutôt mes parents, qui ont bien trop d'ambition pour moi...

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